« On se souvient » : Une plaque pour commémorer l’incendie des Tattes, à Genève
De Cristina Del Biaggio, Université Grenoble Alpes et Laboratoire Pacte
17 novembre 2014. Fikre, un jeune requérant d’asile érythréen, décède dans ce qui, depuis, a été désigné comme « l’incendie des Tattes »[1]. Le foyer des Tattes, géré par l’Hospice général et situé sur la commune de Vernier (Canton de Genève) hébergeait à l’époque des faits environ 700 personnes en demande d’asile.

Figure 1: Localisation du foyer des Tattes, situé sur la commune de Vernier, à quelques kilomètres de Genève. Fond de carte : OpenStreetMap.
Dix ans après, l’association Solidarité Tattes, née suite à cette catastrophe, pose la question suivante dans un message envoyé par mail (11 novembre 24) : « Incendie des Tattes : quelles conséquences 10 ans après ? »[2]. Elle donne la parole à deux victimes présentes dans le bâtiment au moment de l’incendie, Steve et Aliu.

Figure 2: Steve (gauche) et Aliu (droite) posant devant la plaque commémorative. Photo : Solidarité Tattes, 15.11.2024.
Sur son site web[3], l’association reprend la même photo, en mettant en avant les « dix ans » qui se sont écoulés depuis la tragédie.
Sur les deux photos, on peut voir, en arrière-plan, une plaque apposée sur la façade d’un bâtiment, dont la couleur et la texture révèlent la localisation à celleux familièr·es aux lieux. C’est sur un mur du foyer qu’a été posée, lors du 5ème anniversaire, une plaque qui dit :
« La nuit du 16 au 17 novembre 2014, un incendie se déclara ici même au Foyer des Tattes, causant la mort d’une personne et les blessures de 40 autres.
On se souvient.
Des habitant-e-s de Genève solidaires »

Figure 3 : Plaque commémorant l’incendie des Tattes, inaugurée le 17 novembre 2019, cinq ans après l’incendie. Photo : Solidarité Tattes.
La même plaque réapparaît dans un autre communiqué de Solidarité Tattes (15 avril 2021), annonçant le verdict de la procédure judiciaire qui a suivi l’incendie[4]. Pour illustrer le communiqué de presse qui annonce le procès en appel en mars 2024[5], l’association choisit une photographie qui avait été prise le 16 novembre 2020 et où l’on peut voir une pancarte, une bougie et des fleurs posées sur une table et un tabouret aux pieds de la plaque commémorative (Figure 4).
L’affaire judiciaire n’est pas close, mais, en attendant, la plaque, elle, est là, sur le lieu de l’incendie. Elle est également présente dans les images qui illustrent les communiqués de l’association. Elle permet que ni Fikre ni les survivants – dont les conséquences de l’incendie sont encore présentes dans leurs corps et dans leurs cœurs – ne soient oubliés.
Notes:
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_du_foyer_des_Tattes
[2] https://seenthis.net/messages/1084896
[3] https://solidaritetattes.ch/incendie-des-tattes-quelles-consequences-10-ans-apres/
[4] https://seenthis.net/messages/910972#message911121
[5] https://solidaritetattes.ch/4-5-6-mars-2024-proces-en-appel-concernant-lincendie-des-tattes/
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
neotopo (9 janvier 2025). « On se souvient » : Une plaque pour commémorer l’incendie des Tattes, à Genève. NEOTOPONYMIE/NEOTOPONYMY. Consulté le 11 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/131m3
Les derniers commentaires